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Élisabeth Claverie de Saint Martin, une carrière au service de l’État

Élisabeth Claverie de Saint Martin - © A. Calais
Élisabeth Claverie de Saint Martin - © A. Calais
Enseignante-chercheuse, haut-fonctionnaire, diplomate et aujourd’hui PDG du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), Elisabeth Claverie de Saint Martin (promotion 1995) incarne au féminin un parcours d’engagement public, nourri de convictions profondes qui ont forgé son exemplarité.

Insatiable curieuse, Elisabeth Claverie de Saint Martin cumule formations et diplômes avec bonheur et réussite. À l’ENS Paris-Saclay, elle obtient son Master 2 et l’agrégation d’économie la même année. Elle suit en parallèle un cursus en sociologie à Sciences Po et obtient l’agrégation en sciences sociales un an plus tard. « J’ai mis toutes les chances de mon côté pour obtenir une bourse d'allocataire moniteur normalien » se souvient Elisabeth. Stratégie gagnante, puisqu’elle est recrutée à l’Université Paris 1 où elle enseigne pendant trois ans et entame une thèse qu’elle ne terminera jamais. Et pour cause, après un second poste de professeure agrégée à l’Université de Paris 5, Elisabeth décide de tenter l’ENA. « Je voulais travailler au Ministère de l’économie, mais les passerelles entre la recherche et l’administration n’étaient pas aussi fluides qu’aujourd’hui ». Elle prépare alors le concours externe d’arrache-pied, seule, et est reçue haut la main (promotion 2000). « Mon parcours reflète ma personnalité. Je me suis construit à l’ENS Paris-Saclay un bagage intellectuel puis j’ai expérimenté le milieu de la recherche pendant cinq ans avant de me décider. L’ENA m’a ouvert les portes des ministères mais c’est à l’École normale que j’ai acquis les qualités nécessaires pour passer le concours ».

Diplomatie internationale

Élisabeth Claverie de Saint Martin démarre une nouvelle carrière dans la haute fonction publique, en France et à l’international. Pour chacun de ses postes, elle s’impose la même exigence intellectuelle, pour analyser, prendre une décision et la mettre en œuvre, une méthodologie acquise à l’ENS Paris-Saclay, qu’elle n’a jamais oubliée. « Je me suis occupée d’affaires européennes, de politiques communautaires, de stratégie militaire… Par exemple, alors que je ne connaissais rien à l'OTAN, je n’ai pas hésité à aborder chaque nouveau dossier qui se présentait grâce à cette méthode, qui nous pousse à aller toujours plus loin dans la connaissance d’un sujet, caractéristique de la formation de tous les normaliens. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si nous en retrouvons beaucoup à des postes décisionnels », fait-elle remarquer. 
Arrivée au Cirad comme directrice générale déléguée à la recherche et à la stratégie, Elisabeth Claverie de Saint Martin est nommée PDG en 2021, première femme à occuper ce poste. Avec une double tutelle ministérielle et des collaborations avec deux autres ministères, le Cirad est un opérateur de l’État. Pour mener à bien sa mission, Elisabeth Claverie de Saint Martin puise dans toutes ses expériences passées. « Je suis à la fois haut fonctionnaire et PDG : je fixe des orientations stratégiques, je gère une institution, un budget et des ressources humaines ». 

Guerre, Paix, Climat

Les questions de guerre et de paix habitent Élisabeth Claverie de Saint Martin depuis sa jeunesse. « J’ai besoin d’un « narratif » pour m’investir dans mes postes. Mon engagement public est une façon pour moi de servir l’État avec une exigence forte sur la fidélité aux valeurs humanistes et républicaines. La diplomatie européenne, sans doute la ligne la plus forte de ma carrière, participe aussi à cet élan républicain », illustre-t-elle. Pour elle, les questions climatiques sont aussi des questions centrales de guerre et de paix. « Si on ne trouve pas de solution, nous nous dirigeons vers des conflits majeurs. Or, je pars du principe que la coopération est préférable au conflit. En venant au Cirad, je ne me suis pas trop éloignée de ces questions qui nécessitent beaucoup d'intelligence collective pour avancer ».

Une École de la République pour aller loin

Tous les chemins s’offrent au normalien, du moment qu’il cultive la rigueur et l'exigence intellectuelle transmises par l’ENS Paris-Saclay, selon Élisabeth Claverie de Saint Martin. Les jeunes jugent aujourd'hui la valeur d'une école en fonction de la diversité des parcours, publics ou privés. « Notre génération doutait, mais eux revendiquent de ne pas savoir ce qu'ils envisagent pour leur avenir, affirme-t-elle. Alors une École qui leur offre excellence, méthode, valeurs, à partir desquels ils traceront leur propre voie devrait forcément les attirer ». Elle conseille vivement aux étudiants de ne pas hésiter à multiplier des expériences dans différents domaines. « Profitez du privilège qui vous permet d’être payé pour aller au bout de votre curiosité » !
Fille de parents modestes, Élisabeth Claverie de Saint Martin a fait une brillante carrière grâce aux écoles de la République. « Loin des critiques qu’on entend parfois, je voudrais témoigner de toutes les portes qu’elles ont pu ouvrir, pour moi comme pour d’autres », conclut-elle.

Son parcours

Normalienne et énarque, Élisabeth Claverie de Saint Martin a commencé sa carrière comme chercheuse en microéconomie. Intégrant la fonction publique en 1993, son parcours deviendra ensuite très vite interministériel en travaillant sous l’autorité directe de trois ministères français (Finances, Recherche, Affaires étrangères) ainsi qu’au service d’un gouvernement étranger (Espagne).
À partir de 2013, elle devient conseillère principale pour la France auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Washington DC (États-Unis). Elle s’investit alors dans la construction et le pilotage des politiques d’aide publique au développement.
En 2016, elle revient en France et devient directrice adjointe du développement durable de la direction générale de la mondialisation, de la culture, de l’enseignement et du développement international au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.  À travers ce parcours, elle a ainsi développé une forte sensibilité sur les questions de biodiversité et climat dans le cadre européen et multilatéral. C’est en 2018 qu’elle rejoint le Cirad comme directrice générale déléguée à la recherche et à la stratégie, avant d’être nommée le 16 juin 2021 présidente-directrice générale.

Ses mandats au sein d'autres organisations