Contact
communication [at] ens-paris-saclay.fr (communication)
pascale.rialland [at] ens-paris-saclay.fr (Chargée de mission parité)

Carrières féminines : faire évoluer les mentalités…

D’anciennes élèves et enseignantes-chercheuses de l’ENS Paris-Saclay ont été sollicitées pour témoigner dans le cadre d’une exposition « Voix de femmes » lors de la semaine de l’égalité du 6 au 9 mars 2018.

L’occasion pour elles, à travers le thème choisi « la mixité des filières, parcours, métiers » d’évoquer les obstacles rencontrés et les qualités personnelles sur lesquelles capitaliser afin d’améliorer l’égalité professionnelle femmes-hommes.

Ni préjugés, ni autocensure

Virginie Bonnaillie-Noël, Directrice de recherche au CNRS, section 41, au DMA, ENS Paris, analyse son parcours : « Beaucoup d’initiatives ont été menées pour tendre à l’égalité femmes-hommes dans mon domaine. L’impact qu’elles ont eu n’est pas encore mesurable. Il faut continuer d’être présent dès le plus jeune âge pour montrer qu’hommes et femmes peuvent avoir des carrières scientifiques. » 

« Je n’ai pas l’impression d’avoir rencontré de freins particuliers dans ma carrière. Je ne me suis jamais dit « je suis une femme, je ne peux pas y aller ». Par contre, j’ai souvent répondu présente à des sollicitations telles que « est-ce que tu peux venir, on a besoin d’une femme ? ». »

Maïva Ropaul, Maître de conférences en Sciences de Gestion, Université Paris Descartes, de son côté, encourage les étudiantes à s’affirmer :

« Tant que j’étais dans le cocon de l’ENS (comme élève, puis en tant qu’enseignante), je ne ressentais pas de frein particulier. J’ai eu des professeurs et des collègues soucieux de l’égalité entre leurs étudiants, peu importe le critère éventuel de discrimination.

Il ne faut surtout pas s’autocensurer. Il faut parfois écouter les conseils liés à des traits de personnalité traditionnellement rattachés aux femmes : ne pas être timide, ne pas hésiter à se mettre en avant, parler plus fort pour se faire entendre, ne pas se laisser marcher sur les pieds par des collègues ambitieux et peu délicats, ne pas se dévouer pour l’institution plus que ne le feraient les collègues hommes ».

Accompagner la transition vers la recherche

Cependant, Maïva Ropaul reconnaît que la situation n’est pas satisfaisante en matière d’évolution de carrière scientifique et propose des pistes d’amélioration.

« La transition entre le doctorat et le métier de chercheur pose problème. Il y a une perte de candidates dans cette phase. Des formations spécifiques pourraient être proposées à celles qui le souhaitent au sein des écoles doctorales… et pourquoi pas durant la carrière, si les disparités sont si importantes entre les femmes et les hommes en poste.

Par exemple, l’association européenne d’économie a créé un comité appelé « Women in Economics » (WinE), qui organise une retraite annuelle ouverte aux femmes économistes en début de carrière occupant des postes (postdocs, chercheuses et maîtres de conférences).
Les participantes prennent part à une série de discussions sur des sujets tels que la publication, la rédaction de demandes de subvention, le networking et la planification de carrière, en accordant une attention particulière aux défis uniques auxquels les femmes peuvent être confrontées à différents stades de leur carrière. »

Indépendamment du genre, le goût de l’émulation

Olivia-Leslie Loubière, Responsable Planification stratégique, Dior Couture, évolue en entreprise. Elle insiste sur des qualités personnelles de confiance en soi, de motivation et de passion pour son métier.

« Indépendamment de notre genre, notre première force dans le monde professionnel, est notre confiance en notre talent, en ce que nous avons accompli et en ce que nous sommes capables d’accomplir. »

« Mes premières années en entreprise, dans des environnements très apprenants et exigeants, m’ont rappelé l’importance du goût de l’émulation, tout à fait développé par la préparation du concours d’entrée aux ENS et la préparation à l’Agrégation.

Tant lors de ses études qu’en entreprise, se rapprocher de personnes inspirantes et « mentors », femmes et hommes, contribue aussi à entretenir votre indispensable passion pour votre métier. »

Virginie-Bonnaillie_actu.jpg

Virginie Bonnaillie-Noël

 Directrice de recherche au CNRS, section 41, au DMA, ENS Paris

Maiva-Ropaul_LIRAES-actu.jpg

Maïva Ropaul

Maître de conférences en Sciences de Gestion, Université Paris Descartes

Olivia-Leslie_Loubiere_actu.jpg

Olivia Leslie-Loubière

Responsable Planification stratégique, Dior Couture